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Appelée également « griffe-du-diable », l’Harpagophytum ou Harpagophytum est une plante originaire de l’extrême sud du continent africain (Namibie, Botswana, Afrique du Sud, etc.) où elle est utilisée par les peuples locaux depuis très longtemps.

Qu’est-ce que l'Harpagophytum  ?

L’Harpagophytum ou Harpagophyton, de son nom latin Harpagophytum procumbens de la famille des Pédaliacées, est une plante rampante qui tire son nom du grec harpagos signifiant “crochet”. En effet, cette plante, dont les tiges qui courent sur le sol peuvent atteindre 1,5 m de long, porte des fleurs de couleur rouge violacé en forme de trompette et des fruits couverts d’épines recourbées évoquant des griffes. Ces griffes s’accrochent douloureusement aux antilopes qui en se débattant pour s’en libérer, projettent ses graines noires assurant la propagation de la plante dans la nature.
Cette plante est connue pour ses racines secondaires, appelées tubercules, c'est-à-dire les racines qui partent de la racine principale qui elle-même s’enfonce jusqu’à 50 cm en profondeur dans la terre. Les racines secondaires sont très longues et épaisses, elles peuvent mesurer jusqu’à 2 mètres de long. Ce sont elles qui sont récoltées en raison de leur composition très particulière.
Ces tubercules seraient utilisés en médecine traditionnelle africaine depuis très longtemps pour lutter contre la douleur notamment lors de l’accouchement des femmes, mais aussi pour la digestion, la constipation, la fièvre, la cystite, les entorses, les plaies ou les infections cutanées telles qu’ulcères ou furoncles.

Composition de l'Harpagophytum

L’Harpagophytum est constitué dans ses tubercules de polysaccharides et de nombreux composants dont les iridoïdes, tels que l’harpagoside, principal composé étudié de la plante, mais aussi le procumboside, l’harpagide.... Les autres composants sont des flavonoïdes comme les flavonols avec l’actéoside, l’ isoactéoside, la lutéoline, le kaempférol, l’harpagoquinone, des acides phénols comme l’acide caféique et l’acide cinnamique, des stérols, des alcanes, des lipides et des cires.
Harpagophytum procumbens est l’espèce la plus riche en harpagosides (jusqu’à 3,3 %).

Propriétés et bienfaits de l'Harpagophytum

Depuis une cinquantaine d’années, la plante est étudiée et utilisée pour ses propriétés anti-inflammatoires. De nombreuses études cliniques ont validé cette activité chez l’animal et chez l’homme, notamment pour la prise en charge des douleurs non calmées par les médicaments anti-inflammatoires habituels. Elle est traditionnellement utilisée pour les douleurs articulaire ou musculaires, l'arthrite, la polyarthrite, l’arthrose, les rhumatismes, la goutte, le mal de dos.  Elle est aussi réputée pour améliorer la souplesse des articulations.
Depuis une dizaine d’années, les études sur l’Harpagophytum se multiplient pour confirmer l'efficacité antidouleur de la plante. Ces études ont montré que l'extrait aqueux de ses tubercules présentait un effet anti-inflammatoire, un effet antidouleur et un effet anti-œdémateux. Il a ainsi été montré qu’il était au moins aussi efficace que la diacéréine (Art 50*...) un médicament utilisé pour lutter contre l’arthrose de la hanche ou du genou ou qu’il était aussi efficace que le rofecoxib dans le mal de dos, dans les douleurs du genou ou de la hanche. Son mode d’action serait l’inhibition ou l’activation de différents facteurs et médiateurs ayant un rôle dans la réaction immunitaire et inflammatoire de l’organisme. Il a aussi été démontré qu’un extrait contenant au moins 50 mg d'harpagosides et jusqu’à 100 mg pouvait être efficace en dose quotidienne pour le traitement de la douleur. Le traitement par l'extrait de griffe du diable est associé à un risque plus faible d’effets indésirables que le traitement par des médicaments antidouleurs classiques.
L’Harpagophytum serait bien toléré après plus de quatre ans de traitement.
Il semblerait selon d'autres études que l’ensemble des composants de l’Harpagophytum soit nécessaire pour avoir l’activité anti-inflammatoire.
La plante montrerait aussi une action sur la cicatrisation de la peau qui serait due à une propriété inhibitrice de l’élastase, enzyme de dégradation de l’élastine.
Son usage traditionnel rapporte aussi des propriétés digestives et qui favoriseraient l’appétit et une action gastrointestinale.

L’EMA, Agence européenne du médicament reconnaît l’usage traditionnel de l’Harpagophytum « pour soulager les douleurs articulaires mineures, ainsi que les ballonnements, les flatulences et la perte d’appétit temporaire ». Elle recommande une durée maximale de traitement de quatre semaines contre les douleurs articulaires et de deux semaines pour les troubles digestifs.

La Commission E du ministère de la Santé allemand reconnaît l’usage traditionnel de l’Harpagophytum dans « la perte d’appétit, les troubles digestifs et le traitement d’appoint des maladies dégénératives du système locomoteur ».

La British Herbal Pharmacopoeia reconnaît à la griffe du diable des propriétés antidouleurs, sédatives et diurétiques.

L’ESCOP, Coopération scientifique européenne en phytothérapie reconnaît l’usage traditionnel de l’Harpagophytum dans « le traitement symptomatique de l’arthrose douloureuse, les douleurs lombaires, la perte d’appétit et les troubles de la digestion ». Elle recommande un traitement d’au moins deux à trois mois pour diminuer la douleur des articulations.

L’OMS, Organisation mondiale pour la santé reconnaît comme « cliniquement avéré » l’usage de l’Harpagophytum « dans le traitement des douleurs liées aux rhumatismes », et comme « traditionnel » son usage dans « la perte d’appétit, les troubles digestifs et les tendinites ».